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Correspondance-1914-1918-CharlesBarret
13 mars 2016

Cloches de France – Cloches de Victoire

 Chant militaire composé par Charles lors de son séjour à l'hôpital militaire de Bondonneau (commune d'Allan dans la Drôme) en juin 1915

 

Soldats en avant

C’est pour la patrie !

Marchons confiants.

Soldats en avant,

Car Dieu nous défend

Contre les impies.

Soldats en avant

C’est pour la patrie !

 

Les cloches ont sonné des heures d’allégresse,

Les cloches ont chanté de doux refrains joyeux,

Les cloches ont lancé le glas de la tristesse,

Les cloches ont pleuré le sort des malheureux.

     - - - - - - - -

Les cloches ont sonné, plus tard l’heure terrible,

Car la guerre est venue troubler leur doux repos ;

Et déjà l’on avait des visions horribles ;

Plus d’un triste présage était dans leurs échos.

     - - - - - - - -

Les soldats sont partis joyeux et pleins d’audace,

Confiants dans leur sort et vivant dans l’espoir,

Mais laissant au logis les femmes dans l’angoisse

Pleurant le jour ; la nuit faisant des rêves noirs.

     - - - - - - - -

Puis ils ont combattu sur le champ de bataille ;

Ils luttaient pour le droit, ils luttaient pour l’honneur,

Refoulant l’allemand sous la sombre mitraille

Les morts tombaient autour, mais ils n’avaient pas peur.

     - - - - - - - -

Et les cloches lançaient des notes d’espérance,

Mais leur son peu à peu s’obscurait lentement ;

Les Teutons s’avançaient, souillant le sol de France

Et le petit Français se battant bravement.

     - - - - - - - -

Cependant, les teutons en forces sépulcrales,

Massacraient, sans pitié les femmes et les enfants,

Reniaient les traités, violaient les cathédrales

Et se croyant déjà vainqueurs et triomphants.

     - - - - - - - -

Les cloches n’étaient plus aux clochers des églises,

Elles gisaient parmi les débris et le sang,

Et les grands saints de pierre aux longues ailes grises

Etaient là, piétinés des Teutons … indécents.

     - - - - - - - -

Mais le petit Français voulait venger l’outrage,

Il combattait gaiement sans craindre le péril,

Et bientôt il parvint, sublime de courage,

A repousser bien loin, le Teuton bas et vil.

     - - - - - - - -

Comme les anciens preux du doux pays de France,

Fier, brave et courageux, confiant, plein d’honneur,

Il devint, grâce à Dieu, et grâce à sa vaillance,

Vengeur du droit et des Teutons vainqueur.

     - - - - - - - -

O grand jour, O triomphe, O doux apothéose,

Le clairon résonnait haut et justement fier.

Victoires et lauriers, bonheur, sublime chose.

Et les cloches d’airain vibraient au matin clair.

 

Soldats en avant

C’est pour la patrie !

Marchons confiants.

Soldats en avant,

Car Dieu nous défend

Contre les impies.

Soldats en avant

C’est pour la patrie !

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Correspondance-1914-1918-CharlesBarret
  • Correspondance de Charles Barret, soldat au 157ème puis 159ème régiment d'infanterie, durant la guerre de 14-18 Homme érudit doté d'une grande aisance rédactionnelle, il témoignage d'une époque, du fond des tranchées (Verdun, l'Argone, la Somme, ...)
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